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1,2,3, soleil, avec Elisabeth Ballet, projet pour le Cyclop, Milly la Forêt.  

Nous avons proposé, Elisabeth Ballet et moi, de créer des plates-bandes avec de plantes autochtones de formes et de couleurs différentes pour la forêt qui borde le Cyclop. Des hyacinthes des bois bleu lavande, de l’ail des ours à fleurs blanches et des digitales pourpres mêlées aux fougères aigles coloreront tour à tour les abords du Cyclop

Elisabeth Ballet and I proposed to create an installation of forest plants, which composes shapes and colours using forest hyacinths lavander blue, wood garlic with white flower and purple foxgloves, mixed by the artists, as it were on a palette, with bracken and other plants that grow in the locality.

Plantées entre printemps et l’automne 2015, les plantes fleuriront successivement et par couleur au printemps 2016 s’intégrant ensuite à la végétation qui entoure le Cyclop.

Planted between spring and automn 2015, plants will bloom successively, by color at spring 2016, and will mingle to the Cyclop’s wood the following years.

   
 
   
 
   
 
   
 
   
 
   

1,2,3 soleil pour le Cyclop, Milly la Forêt

Notre projet au Cyclop est né de notre désir commun de partager librement des idées avec curiosité et simplicité.

Aventure collective politique et amicale d’un groupe d’artistes emmené par Jean Tinguely, la réalisation de l'immense tête du Cyclop a dû être d’une joie intense, l’invention est dans tous les angles et renfoncements ; pour la poursuivre nous ne pouvions faire moins que de répondre à deux à l’invitation de François Taillade. Nous avions l’occasion unique de nous réunir pour un projet commun sur le site même de ce magnifique joyau d’une richesse artistique insensée au milieu de la forêt de Milly.

« En travaillant dans la forêt, nous rêvons à une utopie et à une action sans limite (c’est illusoire je le sais) et notre attitude est celle de la Recherche de l’Acte Gratuit et Inutile. Et nous sommes très heureux comme ça, pourvu que personne ne nous empêche de travailler (comme des fous – ça va de soi). » Jean Tinguely.

Cette formule ouverte nous a permis de nous réunir plusieurs fois dans nos ateliers respectifs pour rêver à voix haute dans le but de nous affranchir d’idées trop « chargées ». Le chant des oiseaux réplique par intermittence au bruit mécanique des œuvres de Tinguely et Soto ; au fracas sonore et visuel de la sculpture répond également l’émouvant hommage à Yves Klein au sommet de la tête offrant au visiteur une superbe vue sur la canopée ; nous avons retenu la poésie naturelle de l’environnement.

Nous sommes parties du noyau de la tête pour faire son parcours sur toutes les coutures admirant chaque détail d’assemblage pour en inspecter les contours extérieurs d’éléments reconnaissables récupérés sur le chantier du centre Pompidou ou chez le ferrailleur. Des rambardes et escaliers ne menant nulle part, tôles boulonnées ou soudées formant une immense oreille, fragments de céramique et de miroirs au sol, planchers en acier résonnants etc. Dominante, la couleur noire mate contraste fortement avec la variété des couleurs de la forêt. Nous imaginons la tête du Cyclop restaurée brillante des mille miroirs qui la recouvre, l’effet sera sublime.

Nous avons partagé l’idée d’un parterre fleuri qui ne tienne plus compte des limites circulaires de la grille d’enceinte sécuritaire qui nous semble bien trop inadéquate à l’œuvre montrée. Pour la faire « taire » nous avons décidé de planter des espèces indigènes de bulbes et graminées, qui prolongeront notre regard au-delà de son enceinte vers l’immensité de la forêt. Pour cela nous nous sommes rapprochées du Parc National du Gâtinais pour qu’il nous apporte ses compétences en matière d’identité paysagère. Leur expertise nous a permis de constater les plantes à fleurs déjà présentes naturellement, une analyse de la terre va nous permettre d’aller plus loin dans la recherche des plantes admissible.

Programme :

  • Eclaircir le sous-bois aux alentours du Cyclop de part et d’autre de son enceinte en débroussaillant tout en conservant les zones de fougères présentes par endroits.

  • Trouver et planter les espèces de plantes à fleurs qui d’avril à octobre, (période d’ouverture au public du site), fleuriront par nappes successives au fil des saisons.

  • Le chemin qui mène à l’entrée du Cyclop mérite également notre attention et sera planté.

Elisabeth Ballet et Véronique Joumard - novembre 2014